Puisatiers
{videobox}videos/pigadas_mp4_small.mp4|Présentation du processus de fonçage d’un puits.{/videobox} | {videobox}videos/maganas_mp4_small.mp4|Présentation de la fonction de la noria apportant de l’eau tirée du puits.{/videobox} | {videobox}sounds/Magganas.mp3{/videobox} | {videobox}sounds/Moustidis_Pigadas.mp3{/videobox} |
Les puisatiers étaient les artisans qui fonçaient des puits. D’habitude, la construction des puits n’était pas leur travail principal. La plupart d’entre eux s’occupaient en général des travaux de construction, puisque les puits étaient construits seulement pendant l’été et la demande était limitée car le coût de leur construction était élevé. Les maîtres qui entreprenaient la tâche de construire les puits avaient d’habitude quatre ou cinq ouvriers à leur emploi, qui apprenaient dans la suite du temps la technique par leurs maîtres et pouvaient après quelque temps travailler eux-mêmes comme maîtres.
D’habitude, ils construisaient les puits près de ravines qui indiquent la présence de l’eau, tandis qu’ils tenaient compte aussi de la présence d’autres puits à la région. Le diamètre et la profondeur du puits dépendaient surtout de l’aisance économique du propriétaire. Ainsi, plus le puits était grand, plus ça coûtait. D’abord, à l’endroit choisi ils creusaient avec le pic et la pelle une fosse ronde peu profonde d’un diamètre de deux ou trois mètres. Deux ouvriers y entraient et commençaient à creuser au fond. Ils estimaient que l’épaisseur des cailloux, à savoir, de la paroi du puits, serait environ cinquante centimètres. Ainsi, ils laissaient un espace respectif au centre pour placer le seau et le treuil qui faisait monter l’eau.
Après avoir creusé deux mètres environ au fond, ils plaçaient un petit treuil, auquel ils liaient des caisses et un sac (comme contrepoids) avec des cordes, pour faire monter la terre excavée et les pierres. Dans la fosse il y avait deux ouvriers qui creusaient et mettaient aux caisses du treuil la terre et les pierres, et deux autres ouvriers en haut les attiraient et les vidaient. En cas qu’ils trouvaient de grandes pierres pendant le creusage, ils devaient les “casser”. Ils utilisaient de dynamite, en explosant petit à petit (car il était très dangereux) des parties de la pierre. Cette procédure durait jusqu’ils trouvaient de “l’humidité”, à savoir de l’eau. D’habitude, ils trouvaient de l’eau à une profondeur de dix à quinze mètres. Autrement, ils arrêtaient la construction.
Lorsqu’ ils trouvaient de l’eau, ils commençaient bâtir le puits de bas en haut. Deux personnes étaient dans le puits et à l’aide du petit treuil ils prenaient des pierres pour les placer perpendiculairement à la surface de la fosse, tandis que pour les remblayer ils les couvraient en cailloux. Toute la construction ressemblait à une construction en pierres sèches pour que l’eau s’y filtre et ne soit pas absorbée par les parois. Quand la construction du puits avait atteint près d’un mètre de haut, c’est-à-dire il commençait à “s’élever”, ils faisaient de “petits madriers”, à savoir, des constructions comme petits “marchepieds” en bois, où ils montaient pour continuer à bâtir vers le haut.
Pendant la procédure de l’excavation ainsi que de la construction, quand la fosse était peu profonde, les ouvriers, pour monter et descendre, utilisaient initialement une échelle, tandis que, quand elle était assez profonde, ils employaient le petit treuil: ils le plaçaient (après l’avoir graissé) sur deux pièces de bois comme une fourche et ils liaient une corde avec un croc sur lequel s’attachait l’ouvrier pour descendre ou monter. Aujourd’hui, il y a un très petit nombre de puisatiers, puisque les maisons n’ont pas besoin de puits pour procurer de l’eau. Communément, les puits sont bâtis pour des raisons décoratives et pas fonctionnelles.
Sources
- Interview de Theodosis Moustidis, [puisatier], à Chios, 11/07/2005